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[dropcap size=small]H[/dropcap]ier j’ai vu passer sur mon fil twitter une photo postée par Kidult. L’activiste anonyme en croisade perpétuelle contre la récupération du graffiti par de grandes marques telles qu’Agnes B, Vuitton etc… nous confronte à un cliché dévoilant un graffiti apposé sur la vitrine de la boutique Guerlain sur la “plus belle avenue du monde”.
Questionnements et interrogations à la vue de cette photo. Pied de nez de la part de Kidult? Du tout! Il s’agit d’une collaboration de la célèbre marque avec l’un des plus cotés des graffiti Artists, à savoir JONONE… Un petit tour sur la toile pour savoir que la collab’ ne s’arrête pas là. En effet, l’artiste originaire de New York a réalisé une série de bouteilles de parfum customisées et donc en séries limitées. Il n’en fallait pas plus pour ravir les fashionistas et autres happy few en ce début 2016.

bottles-Guerlain-wankrmagCertains médias ne tarissent pas d’éloges face à ce « fabuleux mariage entre la mode et le street art »… Amusant et triste de constater la mémoire sélective et l’enthousiasme qui frappent ces derniers. Les collaborations entre le graffiti et la mode, ne datent pas d’hier. Cela a été fait à maintes reprises, seulement, il y a des collaborations qui ont un goût amer, il faut le reconnaitre.
Est il nécessaire de rappeler que le patron de cette maison a fait l’objet d’un scandale largement relayé par les médias après une déclaration pour le moins raciste au journal de 13h en 2010? On le cite : “Pour une fois, je me suis mis à travailler comme un nègre. Je ne sais pas si les nègres ont toujours tellement travaillé, mais enfin…” Mépris et imbécilité aristocratique, quand tu nous tiens…

On est en droit de se demander comment Jonone se positionne par rapport à cela. Comment le fait d’associer son nom à une marque dont le patron s’est exprimé sans ambiguité et de la manière la plus basse à l’égard de la communauté noire? Affaire de gros sous diront certains. Cela ne fait aucun doute, mais à un moment donné, certains artistes seraient bien avisés de se remettre en question et revoir leurs convictions profondes. D’autant plus que Jonone n’est pas le plus fauché, loin de là. D’ailleurs, que les choses soient claires. Que les graffiti Artists ou Street artists (cochez la bonne case selon le contexte), fassent du fric avec leur art est parfaitement légitime à mes yeux et ça ne me pose aucun problème. Ce qui est gênant dans cette histoire, c’est la mémoire sélective dont certains et la légèreté avec laquelle cette opération est relayée dans la presse et sur les réseaux sociaux. Je pense que lorsque l’on a connu les bas fonds et les caniveaux, que l’on a vécu le graffiti sous sa forme la plus brute, ce n’est pas pour balayer d’un revers de la main ce qui a contribué à construire la légende. Et ça, c’est bien dommage!

Ce qui nous ramène à mon dicton « préféré » : “La décision finale revient toujours à celui qui possède le carnet de chèque”. Désormais Jonone est invité à ajouter : “…Et à celui qui l’encaisse!” Sorry les gens, fallait que ça sorte!

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9000 balles le litres. Avis aux amateurs!


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