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Jeunes parent bobo bio, ce message est pour vous. vous avez pondu un ou plusieurs lardons ces dernières années, vous en êtes fier(e)s, ils sont beaux, intelligents et ils ont votre nez ou votre front. Vous en êtes tellement fièr(e)s que vous ne résistez pas à la tentation de les emmener partout.

[dropcap size=big]C[/dropcap]hez vos amis, ceux qui ont des enfants ou ceux qui n’en ont pas. Les premiers passe encore, ils ont des lardons, eux aussi en sont fiers, eux aussi savent que la soirée va tourner autour des mômes, ceux qui ne veulent pas manger, ceux qui ne veulent pas sortir du salon, ceux qui hurlent et qui trépignent (note scientifique : un enfant de corpulence normale dans un état d’énervement moyen peut générer 90 décibels, autant qu’un poids lourd ou un bulldozer à 15 mètres, autant qu’une moto qui passe sous une fenêtre). Ils sont résignés ces amis la. Résignés à réchauffer du petit pot qui pue, à prêter leur salle de bain pour changer une couche nucléaire… ils connaissent, c’est leur lot quotidien, et même si ils préféreraient n’avoir à supporter que leur mômes, ils vont faire bonne figure et vous accueillir avec vos rejetons morveux, gueulards et mal sevrés.

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Mais pensez un peu à ceux qui n’en ont pas, des mômes ! Ces amis qui pensaient se faire une soirée apéro, chez eux ou chez d’autres, avec alcool, vin, clopes, grosses rigolades, remarques vulgaires sur les connards du boulot ou les chauffards du quartier, confidences plus ou moins imagées sur les dernières conquêtes…. Au lieu de ça ils se retrouvent coincés avec des gamins qui squattent le canapé et qui ne vous foutent la paix que si vous leur collez l’âne Trotro sur l’iPhone (note scientifique : le générique de l’âne Trotro n’est plus autorisé comme torture à Guantánamo parce que trop cruel). Les clopes ne sont autorisées que sur le trottoir (bien sur c’est un immeuble sans ascenseur et la soirée a lieu au 6ème étage). Dès qu’ils éructent un “putain” ou un “enculé” ils se font fusiller du regard par une mère qui rappelle que “chut il y a des enfants quand même”, si ils ont le malheur de laisser un verre traîner sur la table basse, le temps d’aller fumer en bas par exemple, le verre aura été ramassé par un parent inquiet que Junior se fasse les dents sur le verre.

Ces amis la vont passer une soirée de merde avec vos enfants alors que franchement si ils n’en font pas, des gosses, c’est pour ne pas avoir à gérer les crises de larmes pour rien, les génériques de l’âne Trotro, les couches puantes (même si ces mômes bouffent bio, ils chient atomique), la morve sur les accoudoirs et les cris à 110 décibels (90 c’est un énervement modéré pour rappel, 110 décibels en revanche c’est un avion à réaction sauf que l’avion à réaction c’est un bref mauvais moment à passer, un bébé qui pique une crise ça peut durer des plombes). Ne vous étonnez pas si au bout d’un moment, vous les perdez ces amis la. Ils auront toujours une réunion le lendemain tôt et ne pourront pas sortir, ils seront charrette de chez charrette, ils auront l’enterrement de leur quatorzième grand mère si il le faut. Tout plutôt qu’une Nième soirée mômes.

Au restaurant. Parce que bien sur, en jeune parents cool, vous n’allez pas renoncer à sortir dans les endroits branchés, surtout si c’est dans votre quartier. Donc vous réservez une table pour 8 avec trois poussettes, assez loin de la porte, dans le bar à vin du coin, et la, c’est l’apothéose. Bien sur, vous demandez une chaise haute en plus de la place pour les poussettes, parce qu’un des lardons est en age de s’asseoir (pas de s’asseoir calmement, mais de s’asseoir en gigotant dans tous les sens et en jetant par terre tout ce qui passe à sa portée). Bien sur, votre poussette fait la taille d’un petit tank et bloque le passage entre les tables et la serveuse est obligée de se contorsionner avec son plateau plein pour passer. Bien sur vous la fusillez du regard si elle a le malheur d’effleurer la poussette où Junior s’agite, en passant. Bien sur, vous lui demandez de réchauffer un petit pot à peine arrivés, et bien sur elle n’a que ça à faire, et en surveillant bien que ce ne soit pas trop chaud, et si elle pouvait vous apporter un bol pour mélanger le petit pot ça serait gentil. Donc vous bloquez 8 places (sans compter le passage bloqué par les poussettes) pour 4 parents qui vont commander un truc à manger. Comme vous essayez de faire manger à Junior sa bouillie infâme signée Bledina (duement réchauffée préalablement, mais pas trop), votre propre plat refroidi, donc une fois que Junior aura bien craché de la purée carottes-épinards-jambon sur les tables avoisinantes en hurlant à plein poumons (pour rappel, 110 décibels et plus, donc plusieurs avions à réaction qui sillonnent les 60 m² du resto depuis 10 bonnes minutes), vous lui collez un morceau de pain dans la bouche et vous demandez à la serveuse de réchauffer votre plat. Normal. Le temps que l’attrait de la nouveauté (le quignon de pain) s’évanouisse (2 minutes, soit le temps maximal d’attention d’un bambin mal embouché), Junior se remet à hurler, parce que c’est pas tout, mais les mômes se font chier dans un restaurant. Qu’à cela ne tienne, vous ne pouvez pas le laisser gigoter dans sa chaise haute/poussette donc vous le lâchez dans le restaurant, sans pression. Parce que, si il sait marcher, il a besoin de se dégourdir les jambes et comme ça il sera moins près de vos oreilles pour donner de la voix. Donc le/les bestiaux sont lâchés, en liberté et sans supervision, puisque vous, vous êtes en train de manger, de boire et de raconter votre épisio à vos potes. Bien sur le personnel du restaurant va faire attention à vos lardons pour vous, après tout ça fait partie de leur boulot de gérer les clients. Oui, même ceux de moins de trois ans présentement en train de faire une course dans l’allée en criant à 115 décibels (Cap Canaveral un soir de lancement), même ceux en train de jouer avec des petites voitures devant la porte, qui vont laisser les petites voitures par terre et rigoler quand un serveur va glisser dessus avec un plateau plein de bières en se contorsionnant pour n’éborgner personne.

Après vous êtes peut-être des parents prévoyants, qui en plus des petites voitures, aurez prévu des feutres et de la play-doh pour occuper bébé. Dans ce cas la, c’est la conscience bien tranquille, que vous installerez la marmaille sur une table inoccupée (en plus des 8 places déjà prises par vous et vos poussettes) pour les laisser dessiner sur les coussins, les banquettes ou le bar ou coller de la pâte à modeler sur le sol et le miroir des toilettes. Bien sur vous ne penserez pas à nettoyer autre chose que la morve sur le nez de Junior, parce que le petit personnel est la pour nettoyer les coussins et tutti-quanti. Vous demanderez quand même à la serveuse de fermer la porte, parce que pico-Junior risque d’attraper une otite dans ce courant d’air, même si il fait 25° dans le resto et que les serveurs ont une terrasse à servir. Bien sur, quand les juniors commenceront à se battre devant le pass de la cuisine, vous attendrez plusieurs minutes et la fin de votre intervention pour raconter votre second accouchement avant de vous lever mollement pour ramener un ou plusieurs mômes à votre table en espérant que leur coller un morceau de pain dans la bouche suffise à calmer les 120 décibels générés par CHACUN des mômes. Et bien sur ça ne suffira pas ou pas plus de 30 secondes, parce qu’il est plus de 22 heures, qu’il fait 28° dans le bar parce que vous avez fait fermer la porte, que les mômes n’ont pas envie d’être assis en silence, que le pain une fois mâchouillé et craché par terre (pour qu’un serveur se gamelle dedans), ça ne fait plus bâillon et que vos mômes n’aiment pas les bar à vin parce qu’on s’y fait chier si on a le droit qu’à de la Bledina et de l’eau. Alors bien sur vous me direz que 28 mois c’est un peu jeune pour avoir droit au rosé, mais dans ce cas la pourquoi diable amenez vous vos mômes au restaurant ? Non seulement vous les faites salement chier, mais vous faites aussi chier tous les pauvres clients de ce resto qui eux, ont laissé leurs mômes chez eux au prix exorbitant d’une babysitter, ou n’en ont pas, ou des grands qui ont passé l’age de crier en se roulant par terre. Vous faites aussi bien chier les serveurs du resto qui ne travaillent pas dans un bar à vin parce qu’ils ont toujours rêvé de s’occuper des mômes des autres (sinon ils travailleraient en crèche ou en centre-aérés).
En plus vous passeriez une meilleure soirée en laissant vos mômes chez leurs grands-parents ou avec une baby-sitter, vous pourriez profiter de vos amis, vous pourriez garder vos mis ou vous pourriez boire pour oublier qu’en rentrant il y aura des couches atomiques et de nouveaux épisodes de l’âne Trotro à visionner au lit avec Junior qui fait du trampoline en criant à 125 décibels (comme un bang supersonique mais dans votre chambre….).

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