STAR, un film traitant de graffiti arrive dans quelques mois. Des long-métrages retranscrivant de manière pertinente le milieu du graffiti ne sont pas légion. Bien sûr, il y a les iconiques Wild Style et Beat Street sortis aux milieu des années 80. Mais rétrospectivement, force est de reconnaitre que le traitement y était naïf et que ça a pas mal vieilli. Ces films qui ont tout de même su faire découvrir à une multitude de kids la culture Hip Hop et créer beaucoup de vocations. Qu’en est il aujourd’hui?
[dropcap size=big]J[/dropcap]usqu’à présent, une quantité incroyable de documentaires se sont penchés avec plus ou moins de justesse sur la question (Style Wars, Writers, Faites le mur etc…), mais du coté fiction, l’exercice, plus difficile à mettre en place (d’un point de vue scénaristique et visuel) ne semble guère motiver les studios. L’espoir renait avec STAR. un long métrage réalisé Marc Marc-Aurèle Vecchione à qui l’ont doit notamment les excellents documentaires Writers, Antifa ou Photos rebelles dont nous parlions il y a peu ici même. Le film sort en septembre prochain et suscite déjà un certain intérêt.
Personnellement, je suis assez confiant et j’ai hâte de voir de quoi il retourne. Partant du principe que le réalisateur, lui même graffeur à ses heures, semblerait parmi les plus aptes et pertinents à coucher sur pellicules une vision sincère, réaliste et authentique du phénomène. Pour l’heure aucun trailer pour se faire une petite idée. Seule une capture d’écran et l’affiche du film tournent sur les réseaux sociaux. On va faire preuve de patience et de confiance et tenter de coincer le réalisateur pour un interview prochaine.
Néanmoins, on ne peut s’empêcher de se demander si le graffiti et cinéma font bon ménage. De mémoire, les expériences ne sont pas si nombreuses. Le graffiti, souvent cantonné au décors, a rarement tenu le premier rôle! Il y a eu quelques tentatives heureuses comme malheureuses. J’évoquerai le fameux épisode du “Lyonnais” (Taggers) dans lequel figuraient JoeyStarr, Rocking Squatt, Solo etc… C’était, comment dire? Bourré de clichés, mal joué, mal réalisé (désolé) et anecdotique finalement. Cet épisode reste dans les mémoires pour la simple et bonne raison que nous n’avions pas grand chose à nous mettre sous la dent à l’époque (1990-91) et que la “crème” du hip hop française de l’époque y apparaissait…
Plus récemment nous avons eu VANDAL, film français sorti en salles en 2013 qui racontait l’histoire d’un enfant de divorcés, flirtant avec la délinquance trouvant un équilibre dans le graffiti vandal. Le graffiti, dans cette chronique sociale correcte mais assez convenue, semble faire partie du décor et utilisé comme prétexte, malgré son titre évocateur.
Il y a eu Gimme The Loop sorti en 2012. Là encore le traitement est léger mais traité avec un peu plus de justesse. Ici pas de crise existentielle (du moins pas en surface), il s’agit purement et simplement d’un bon film de glande assez rythmé, ayant pour toile de fond, le graffiti, le Bronx et le rap. Le pitch est simple : après avoir vu l’une de leur signature repassée par un writer rival, deux jeunes graffeurs new yorkais décident de frapper un grand coup en taggant la pomme géante du Shea Stadium. Pour y parvenir, les deux ados doivent verser 500 dollars au vigile pour entrer incognito. Bon, ok, le sujet est à classer au rayon comédie dramatique de votre vidéothèque. Ceci dit, le truc est plutôt bien traité et le film se laisse regarder sans peine.
WholeTrain, film allemand sorti en 2006, mettra les pratiquants et les curieux d’accord. L’histoire, beaucoup plus réaliste, raconte la vie d’une bande de potes dont la passion commune est le Graffiti vandale (principalement sur trains et métros). Un portrait assez réaliste et brut.
Bien évidemment cette liste n’est certainement pas exhaustive. Si vous connaissez quelques titre m’ayant échappé, n’hésitez pas à me les signaler.
[…] Le graffiti et le cinéma font ils bon ménages? […]
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